Les rescapés de l’île de Nantes

Claude Picq

Éditions Palémon

Trompeuses apparences

Dans ce tome 18 (déjà !) si sa petite entreprise connaît la crise, côté vie privée, c’est l’épanouissement, elle exhibe ses trésors satinés…

La bande à Cicé quitte Vitry pour Nantes où le commissaire Saint-Antoine les envoie résoudre le meurtre d’un restaurateur Nantais, ex-mafieux dont il connaissait la famille.

Le commissaire joue toujours avec brio la mauvaise foi.

Cela n’étonnera en rien les lecteurs qui suivent l’actualité, la sécurité à Nantes n’est plus ce qu’elle était.

Mais, pour autant, devait-on punir cette belle ville, en lui envoyant cette délégation de « bras cassés », en l’occurrence de bras amputé, et ce n’est pas le pire. Le couple René et sa poulette a dû laisser un souvenir plus qu’impérissable, heureusement Cicéron et sa capitaine de compagne sont là pour rehausser le niveau.

L’enquête avance par de multiples péripéties, et j’aime particulièrement les détails donnés par l’auteur sur les subtilités de la vie quotidienne, qui nous montrent combien il est à l’écoute et pas du tout déconnecté des réalités comme le sont nos gouvernants.

Mais l’action est toujours accompagnée d’une réflexion hautement philosophique :

« Mais lui flanquer une bastos entre les deux yeux, ça serait bien son style. […]Simon Kerballec ça te dit quelque chose ? Le type qui n’a plus ses yeux pour pleurer. Vous vous souvenez de Marceau, le mime plus blanc que blanc ? Eh bien vous avez la référence pour imaginer la tête de René. Des images insupportables lui passent par la tête. Il voit sa Poulette transformée en boule de bowling avec juste des trous à la place de ses yeux de biche hyperprotéinée. »

Habituée à truster les hauts de classements, Nantes est réputée entre autres pour sa qualité de vie, son réseau de transport en commun ou bien encore son offre éducative, disent les réseaux bien informés, mais vous lecteurs de cet opus, vous aurez le privilège de vivre l’envers du décor et entre frissons (de toutes sortes) et fous rires incontrôlés et incontrôlables, vous aurez pris des vacances à peu de frais.

Claude Picq fait dire à Cicéron que « le rire est un langage universel » alors mon conseil, si comme moi vous ne lisez pas selon les injonctions de listes de lectures d’été, d’hiver etc. vous trouverez une saveur à chaque fois renouvelée à ces histoires drôles et bien écrites. Faire rire est toujours plus difficile que faire peur en étalant de l’hémoglobine à longueur de page.

Ne nous privons pas de ce privilège alors que le monde marche sur la tête.

©Chantal Lafon

3 commentaires sur « Les rescapés de l’île de Nantes »

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