Un phare vers l’enfer : Pays Bigouden

19 ème aventure de Cicéron Angledroit

Claude Picq

Éditions Palémon

L’enfer, c’est les autres

Le pays Bigouden réussit à merveille à notre bande de pieds nickelés qui visiblement est galvanisée par l’air iodé.

Ce plaisir renouvelé me laisse penser que je décernerais volontiers le Goncourt de l’humour à Claude Picq, tant sa prose m’enchante de jeux de mots en éclairs d’humour. La précision de son vocabulaire, pour faire surgir devant les yeux de ses lecteurs des images pour le moins hautes en couleur, surtout s’agissant du couple René-Poulette, couple qui au demeurant, est toujours plus drôle dans la famille des autres. Pour ceux qui connaissent la référence, ils font penser aux Bidochon puissance 10.

De ces considérations générales qui feront dire à certains que je radote, passons aux particularités de cette nouvelle aventure.

D’emblée, exit le commissaire Saint Antoine poussé vers la sortie, retraite oblige.

Notre détective en est sidéré malgré une non surprise, mais c’est son chiffre d’affaires qui va avoir du plomb dans l’aile.

Heureusement son manchot de bras droit garde la tête froide et s’active sur le net pour aller à la recherche d’énigmes à résoudre.

Aussi indispensable qu’ingénieux, Momo qui connait du beau monde, découvre que le fils d’une de ses connaissances est mort dans des circonstances mystérieuses.

En effet, Jordan Caramelo, jeune vitriot, athlète de haut niveau, écolo bon chic bon genre, coach accompagnant un groupe de jeune pour un séjour breton, s’écrase au pied du célèbre phare.

La police a vite conclu à un suicide et a entériné l’affaire.

Mais peut-on être suicidaire quand tout vous réussit si jeune et que l’on a cette hygiène de vie ?

Comme dans la réalité, l’entourage de la victime ne craint pas le devant de la scène, le chagrin n’est plus intime.

Le cœur de l’enquête se situe à la croisée des points de vue sur la marche du monde. Les jeunes croient avoir trouvé le Graal, les vieux ont la sagesse du singe à qui on n’apprend plus à faire des grimaces.

Le tout forme une enquête rondement menée, où le tourisme (l’insertion des photos en noir et blanc est un atout) flirte avec la dégénérescence de notre époque.

Heureusement que certains, fidèles à eux-mêmes, nous font rire.

Notre équipe nous prépare une nouvelle enquête, impatiente de savoir sur quoi.

©Chantal Lafon

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