Le plus court chemin

Antoine Wauters

Éditions Verdier

Le vertige des glycines

Antoine Wauters nous livre des fragments de vie, ceux de l’enfance vus par l’adulte devenu, mais aussi de ce lien à l’écriture.

Ce sont des éclats poétiques ou tempétueux, car tout n’est pas que douceur.

La certitude qui l’habite c’est le terreau dont il est issu à la fois force et faille.

« On vivait la vie que les gens vivaient alors, une vie où s’il y avait bien une chose qui n’existait pas, c’était l’envie de se mettre en avant. »

En effet ce sont les années avant les réseaux sociaux et leur grand déballage.

L’intime au plus près de ce qu’est l’auteur, adossé aux traditions, à la rusticité, l’authenticité, la campagne wallonne donnant le « la » du vrai.

Ce sont des éclats lumineux comme le soleil se reflétant sur l’eau et les tempêtes d’un hypersensible, écartelé par les années qui passent et qui doivent plier vers l’âge adulte.

C’est aussi une vie de famille, toutes générations confondues.

L’auteur est loin du cliché du conquérant se présentant devant ses lecteurs avec des certitudes.

C’est au contraire l’enfant multiple qui est toujours là, il a accepté les errances, la fragilité, il fait l’éloge de la simplicité.

Puis au fil de ces parcelles qui nous sont offertes, le lien avec l’écriture se fait, comme une évidence.

Il dit aussi la chance d’avoir des parents présents, attentifs, la lettre du papa page 236, pour ses vingt ans est le point d’orgue. La beauté dans la simplicité, des mots qui sont l’essence d’un père à son fils.

Ces mots disent l’importance des racines et combien il est important de les poser pour lutter contre l’oubli.

J’aime le style Antoine Wauters, la forme qui nous emmène loin et nous fait revenir à nous, car il y a de l’universel dans ce terreau.

Lyrique sans ostentation, c’est un mélange de réserve et de sauvagerie, celle qui fait oser.

C’est une langue singulière que j’apprécie davantage à chaque opus.

Son secret, en plus du terreau, celui des origines, il y a les livres, avec cette phrase qui résonne très fort en moi :

« Lire, c’est une armure de sens. »

Alors vous dire combien je continuerai à lire cet écrivain…

©Chantal Lafon

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